lundi 7 janvier 2013

Background : Eldricht

Un autre historique, comme pour celui de Zenais, l'histoire se passe dans le monde des Terres Balafrées. Le style, tout comme le personnage, et bien différent.





"Il aura les cheveux de Neige
Et les yeux fendus par la griffe du Temps
En son temps, il se liera au cortège
De trop de rêveurs impénitents
Son existence est vouée au sacrilège,
Sa destinée le sera aux Titans
Prenez garde à ses sortilèges
A son être, ses geste, ses mots exaltants."

Ainsi parla une sorcière à moitié timbrée d'Abadie. Cette folle a prononcé cette "prophétie" le jour de ma naissance. Les premiers vers en étaient du coup un peu faciles...

Bon, a posteriori il s'est avéré qu'elle a eu plutôt raison sur le reste. Il n'empêche que cette radasse ne m'a pas rendu la vie facile avec ses avertissements. Considéré comme un mauvais présage par tout le village ne m'a pas aidé à avoir une enfance facile...
Ma mère est morte en me donnant naissance -ça non plus n'aide pas à avoir l'amour de la famille-, quand à mon père, je sais qu'il avait des doutes quand à ma légitimité. Il faut dire que j'étais loin de son gabarit de grand brun au yeux verts avec ma tignasse blanche (déjà fournie à la naissance) et mes yeux jaunes à l'iris fendu.

Il faut reconnaître ça à mon père : ce n'était pas un modèle d'amour, ni d'ailleurs de finesse. Mais lui, contrairement à la plupart des autres habitants du coin, de m'a jamais repoussé pour ce que j'étais. Je suis né de sa femme, je suis donc son fils. Point.
Se voilait-il la face par honneur ou savait-il des choses que j'ignorais, on peut dire que sa présence m'a fait du bien.

C'est lui qui m'a rompu aux arts du combat; son entraînement n'était pas facile, d'autant que j'était plutôt un gringalet à l'époque. Mais courir presque nu dans la neige avec des loups au train, chasser la biche avec un hache de lancer, ou encore escalader des pins en plein hiver en tractant des rondins a eu tôt fait de me forger une musculature qui, à défaut d'être imposante ou égale à celle du paternel, avait le mérite de me faire un tant soit peu respecter par les autres garçons de mon âge.

Apprendre à esquiver les pierres que l'on me jetait déjà à l'époque fut également bien salvateur pour mon futur, mais passons l'apitoiement du "pauvre malheureux que personne n'aimait". Il faut admettre que je leur rendait bien, à ces fumiers; eux attaquaient en groupe, en plein jour, moi je les prenait dans le dos, pendant qu'ils pissait après avoir bu un coup, et je n'arrêtait jamais de taper avec que l'autre pleure du sang ou arrête de bouger.

Puis, Père (Aldric Azrel, de son vrai nom) m'apprit les arme lorsque j'eu 12 ans.  Un bonne épée à deux mains ou une grand hache de bataille, ça c'était de l'arme, l'arc c'est bon pour les chasseurs -et encore- ou les tantouzes du Sud, et le bouclier, c'est pour les lâches. L'ennemi, tu l'affronte comme la vie : les bras écartés pour mieux mettre un coup de tête. Sacré Père, c'était pas un lettré, mais il trouvait toujours des bons mots, toujours dans le même registre, certes, mais au moins il se contentait de faire ce qu'il savait faire, pas comme certains.

Ca commençait à bien aller pour moi, le plupart de ceux qui me détestaient avaient finit par s'habituer à moi, et une bonne partie était même devenu des amis, il faut dire que malgré un passif assez lourd, je savais toujours trouver les mots juste et avait fini par être jugé comme quelqu'un d'agréable à cotôyer.
La chose que mes adversaires craignaient le plus, ce n'étaient pas tant mes coups de poing (faut dire, à un contre six, on se rend vite compte que c'est limité), mais les piques assassines et le regards inquiétant que j'utilisais pour qu'on me fiche la paix.
Ah, et il y avait les filles aussi. Non seulement j'étais le plus débrouillard pour leur parler, mais mon air un peu exotique et la finesse de mes traits m'apportait un certain succès avec elles, ce qui m'aidait à me faire d'autre amis ("dis, tu connais Alya, non ? Je te vois discuter avec elle des fois, heuu... tu pourrais lui demander ce qu'elle pense de moi ?"  Ben voyons...)

Donc au final, on peut dire que j'avais fini par m'intégrer, ce qui en soit était une victoire sur la vie (et sur cette conne de sorcière). Ca c'était avant mes 16 ans, avant que les pouvoirs apparaissent...

ça a été une belle surprise lorsque, pendant une joute amicale de bataille au poing à la fête du village, une étrange énergie violette a jaillit de mes mains pour accompagner le coup de poing que j'avais donné. L'autre a failli pas en réchapper... Il a été malade comme un chien, et moi regardé de travers. Encore. Merci la vie, super, sérieux ça fait plaisir.

Père, préoccupé par cette histoire, a agit comme il en avait l'habitude : de manière très directe. Il m'a réveillé un matin pour me dire "viens, on va faire une course dans la vallée d'à côté, prend tes armes." Lui avait déjà revêtu Erenvil, sa chemise de maille en mithral et Surtur, son épée de feu (oui, j'ai oublié de dire qu'il faisait partie des meilleurs guerriers du village peut-être ? Il a récupéré ça lors d'un pillage chez je-sais-plus quelle tantouze du Sud.).
Il a pas trop voulu me dire où on allait, mais s'est contenté de baragouiner un truc genre "on va chercher une solution là où il devrait y en avoir une". Un instant je me suis dit ça y est, c'était la bizarrerie de trop, il va me lâcher dans la neige et me dire de me démerder, ou se battre contre moi...

Et bien non, il m'amenait voir la sorcière et sa prophétie.

ça a commencé poliment au début, si si, c'était quand même une sorcière, on lui doit le respect.
Après une épaule déboîtée et une mâchoire fracturée, mon père a menacé d'utiliser l'épée, elle a donc commencé à parler.

Selon elle, j'étais un enfant des démons, et c'est d'eux que tenais mes pouvoirs, les démons auraient pris l'apparence de mon père pour tromper ma mère, ou un truc comme ça, c'est pas très clair quand quelqu'un parle avec une mâchoire pétée.
Mon père l'a assez mal pris cette histoire, et il lui a soutenu qu'elle mentait, et que ça ne s'était pas passé comme ça. Bon, trois menaces dont une mise à exécution plus tard, elle a dit que le seul moyen pour moi d'apprendre à contrôler mes pouvoir -dont je ne pourrais jamais me débarrasser- ce serait de partir vers le sud où je rejoindrais ma destinée.

Cette histoire de destinée, c'était un peu trop pour mon paternel, et là, ça l'a vraiment gonflé.
Avant de crever dans ses tripes, la sorcière a dit que les démons savaient que mes pouvoirs étaient dorénavant actifs, et qu'ils étaient partis me chercher. Père et moi nous somme regardé, l'air de dire "et alors ? qu'ils viennent" et on l'a joyeusement achevée.

Sur le chemin du retour, on a quand même fait un peu gaffe, dès fois que les démons viennent vraiment, mais de tout le trajet, rien. Nous en étions donc quitte à essayer de trouver une autre solution pour mes pouvoirs... ça allait pas être facile.

Ce n'est qu'une fois au village qu'on s'est rendu compte que la grognasse n'avait peu être pas dit que des conneries : Des titanides attaquaient le village depuis des heures et la bataille avait pas l'air gagnée d'avance...

Ni une ni deux, on s'est jeté dans la mêlée avec mon père.
La suite, je vais vous la faire courte, ça a été sanglant, très sanglant, et une bonne partie du village y est passé.
Le conseil s'est réuni le lendemain, et mon père a raconté l'histoire de la sorcière (en oubliant toutefois de notifier qu'on lui avait un mis une volée, et qu'elle était un peu morte). Le conseil, sachant que me bannir serait une très mauvaise idée vis-à-vis de la réaction de mon paternel, a décidé d'ajourner sa décision "le temps de réfléchir".
La décision, c'est mon père qui l'a prise le lendemain, quand les titanides sont revenus.
là encore, ce fut sanglant. Mais les plus faibles ayant déjà crevé la veille, on a eu un peu moins de perte, mais des pertes quand même.

Mon père a alors donné du crédit à l'histoire de la sorcière : c'était moi que les bestioles cherchaient, et il fallait que je parte au Sud pour trouver mon machin, là. Ouais, destinée.
La mort dans l'âme, je prépara mes affaires pour le départ. Mon père m'offrit Surtur et Erenvil, ce pourquoi je l'en ai grandement remercié.

Je suis parti sur l'heure, dans une ambiance un peu étrange... j'avais finalement trouvé ma place dans ce village, et les gens me regrettaient (les filles, surtout), mais d'un autre coté, c'était un bizarrerie et une éventuelle menace qui s'éloignait.

Les titanides ont attaqué de nouveau à la tombée de la nuit, j'étais bien trop loin pour faire quoi que ce soit, mais j'ai entendu leurs cors de guerre et j'ai vu les flamme.
J'ai jamais su si le village ou mon père avait survécu. J'ai même jamais su si les titanides en avaient vraiment après moi si ça n'avait rien à voir... Je crois que je le saurais jamais. Je pense pas à retourner au pays, je préfère penser qu'ils sont morts, ça fait moins à regretter.

Depuis ce jours -j'avais 17 quand je suis parti- je me balade à la recherche du savoir. Je veux en apprendre toujours plus, en savoir plus sur moi, sur mes pouvoirs, sur ma prétendue "destinée"; j'en profite toujours pour m'en mettre plein les fouilles, pour me faire mousser, pour récupérer les éloges de quelqu'un d'autre ou me faire une fille de plus. Je profite de la vie en attendant qu'elle me rattrape.
Ce qu'elle a fait il n'y a pas longtemps aux abords d'une putain de ville à la frontière Calastienne.
Ah, j'en ai appris, fait et vu des belles, là-bas, mais dès fois je me dit que ce jour là, j'aurais mieux fait de me casser une jambe...

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