Ce texte avait été rédigé à la suite d'un scénario du jeu Fading Suns, il relate une aventure plutôt... musclée de nos personnages, déjà bien aguerris dans le mercenariat.
PARTIE I : Émergence
Derek est assis par terre, appuyé contre un débris d'acier plus gros que lui, des traces de brûlures parsèment l'alliage.
Il porte sa cervoarmure, son bouclier de bataille bien en vue sur le torse. Ses armes sont posées à coté de lui. il ouvre un compartiment de sa céramétal et en sort un long cigare, qu'il allume avec un vieux briquet à essence. Sacrilège. Il exhale une longue bouffée, l'odeur est riche et sucrée, un cigare beaucoup trop cher pour lui.
Il jette un oeil sur le coté, veillant sur Reynolds, le médic qu'aurait besoin d'un medic. Ce dernier est allongé sur le sol, sur une civière de fortune, son armure de plastique n'est plus que loques, débris déformés, arrachés, fondus. On lui a pas enlevé parce qu'il en a des bouts incrustés dans le corps. Sa gueule ne vaut pas mieux, ses bras font des angles bizarre. L'élixir est en train d'essayer de remettre tout le bordel en place. Derek ne sait pas comment ce mecs fait pour rester en vie, n'importe qui serait mort trois fois, au moins.
Il se calme, il réfléchit, fait le point, il ressasse dans sa tête...
"Plus loin X est dans train de chercher les dernier blessés, on les a tous rassemblés dans un coin, allongés les uns à coté des autres, à l'abri du soleil et du vent. Si notre medic était en état, il serait en train de leur sauver la vie. Il a bien essayé de le faire, mais je l'ai shooté au shram pour qu'il se calme. On a fait notre possible, leurs vies sont entre les mains du Pancréateur maintenant; ce sera à lui de voir ce qu'il en fait.
Les cadavres, ont les a mis le plus loin possible. On était encore en armure, les bouclier toujours actifs, on a moins morflé, mais on a morflé quand même.
Dans l'idéal, il faudrait qu'on décarre. Mais on n'en peut plus là. De toute façon on sait pas trop où on est. Reynolds est à peine transportable, on a pas de moyen de locomotion, on récupère tout ce qu'on peut dans les débris... Il faut surtout des vivres, et des munitions, beaucoup de munitions. Et quelques medpack seraient pas du luxe.
Comment on en est arrivé là, putain ? Ces dernières quarante-huit heures me semble un peu irréelles. On a assuré comme jamais, mais quand même... On a presque trop assuré en fait.
Histoire de faire le point, je ferme mon casque, et je me repasse l'enregistrement de la mission. Polarisation maximale, son à fond, j'ai l'impression de la revivre.
Putain de bordel de merde."
PARTIE II : Réminiscences
Pendant que la vidéo chargeait, Derek se remettait les idées en place. Il avait lancé l'enregistrement au départ de chez le baron. Il manquait vingt-quatre heures d'événements. vingt-quatre heures où tout s'était mis en place, vingt-quatre heures où X, Reynolds et lui avaient déjà risqué leurs vies plusieurs fois. Cela lui paraissait d'infimes broutilles comparé à la suite; des jeux d'enfants, du travail d'amateur.
"Voyons. Après avoir braqué le connard de dealer, et essuyé une volée de sergueis kamikazes à la plasma, dont Reynolds a fait les plus grand frais, on s'est mis au vert dans un bâtiment abandonné, j'ai réussit -le pancréateur sait comment- à sauver les miches de Reynolds. Sérieusement, ce mec, c'est inscrit dans son code génétique que la mort n'est pas une option envisageable. Se manger trois chargeurs de fusil d'assaut et quatre grenade plasma à bout portant en ne portant qu'une plaque plastique -et même pas de bouclier- c'est déjà à inscrire quelque part. Mais que son corps ait survécu à ce que je lui ait fait subir ensuite pour essayer de remettre les bouts en place, avec mes misérables base en médecines, qui me permettraient même pas d'être embauché en tant qu'aide-soignante pour torcher des culs... Bon, j'étais aidé par l'IA qu'avait codé Kramer -mais quand est-ce qu'il a trouvé le putain de temps de faire ça lui ? Entre la poire et de le dessert ?- mais ça m'a plus rappelé les fois où j'avais bossé dans l'équarrissage que la série Panrgence qui passait à 19h sur Criticorum. Avec l'autre bellâtre là, Gorg Cloné.
Bref, il a survécu contre toute attente -et a eu le culot, alors qu'il avait la cage thoracique ouverte et ses boyaux dans mes mains de s'auto-diagnostiquer et de me donner des conseils... non mais je vous jure, c'est un cyborg ou quoi ?- mais il lui fallait des vrais soins.
Friedrich méditait dans son coin, Kramer discutait avec son IA dans l'autre, Reynolds se maintenait en vie comme il pouvait. On a commencé à réfléchir... X est partit en ville histoire de voir s'il pouvait trouver des infos, un endroit ou soigner notre medic, bref, faire avancer le bordel.
Moi de mon coté j'ai mis ce temps à profit pour nous fabriquer à l'arrache un générateur de cocon sonore; bruit blanc compensateur et brouillage de micros. Comme ça on pourrait parler tranquille. résultat il est gros et moche, mais sans vrai matos je m'en suis pas trop mal tiré. En tout cas il était fonctionnel.
X a fini par revenir. Apparemment il avait fait une rencontre impromptue en route, des mercenaires qu'on essayé de lui faire la peau. Selon lui c'étaient des chasseur de prime. J'ai pas eu les détails, mais vu qu'il est revenu sans une pétouille sur son armure, et qu'ils devaient être cinq ou six en face, j'imagine qu'il s'est bien foutu de leur gueule. Dès fois je me met à la place de ses adversaires à X... Et ben ça doit être frustrant, putain de sa race frustrant même, surtout quand il se dit "aller, je les tue pas". Genre il prend même pas la peine de se donner à fond... En tout cas les force Li halan quadrillaient la ville à notre recherche; nombreux, bien organisés, bien équipés... Il allait falloir faire profil bas.
J'ai enclenché le cocon et on a discuté.
Entre mes propres souvenirs d'Icon, ceux des autres, et la liste de livraison de feu le dealer, on en a conclu qu'un certain Amaury Felx Xatius Hawkwood, un noble du coin, possédait une cuve de régénération, et qu'il ne tenait pas particulièrement à ce que cela se sache. Bingo, c'est ça qu'il nous fallait, puisque l'hôpital du coin n'était certainement pas aussi bien équipé que le baron, et qu'en plus, ils nous jetteraient dans les pattes des forces de l'ordre.
Le problème allait être de le contacter, et de transporter Reynolds qui nous a annoncé sereinement que selon son diagnostique, il allait crever atrocement dans quelques heures. Infection, surinfection, embolie. et ptète même une ptite gangrène histoire de marquer le coup.
On est habitués à bosser sous la pression m'enfin quand même...
Alors on s'est mis en branle, avec la méthode qu'on maîtrise le mieux : l'impro.
On est sortit sous équipé avec X, sous des vieilles loques pour faire couleur locale. On avait préparé toutes nos affaire dans la planque pour pouvoir partir vite si on en avait besoin. Et on s'est mis en quête d'un véhicule. Mes vieilles habitudes de contrebandier allaient servir.
On se balade vite, on trouve, au bout d'un espèce de grand freeway qui traverse la planète, une baie de chargement. Des dizaines de véhicules de fardier, un immense parking, des gros dockers.
On a repéré notre cible, un gars qui bosse seul, j'ai détourné son attention une fois qu'il eut finit de décharger et se soit installé au volant, X rentrait par la porte passager pendant ce temps et lui entaille la peau avec un carreaux enduit de plox. Paralysé le temps qu'on grimpe et qu'on démarre. Timing parfait.
En chemin vers la planque, on l'attache et lui bande les yeux, en lui disant que tout va bien se passer -ce qui en soit était une véritable volonté de notre part- on lui a fait cracher un tas d'adresses sur des gens existants ou fictifs, histoire de brouiller les pistes, on a fini par avoir ce qui nous intéressait : où trouver Amaury. Dans un bar Hawkwood très select sur l'agora.
On est passés à la planque, déposé le fardier en disant à Kramer et Friedrich de prendre soins de lui parce qu'il avait été calme, gentil et coopératif. On lui a dit qu'on lui rendrait son véhicule quand on en aurait plus besoin.
On a chargé le matos et Reynolds à l'arrière, et direction l'agora.
Pendant que je roulais, il m'a pas fallu longtemps pour peser le pour et le contre. Comment contacter ce baron dans un bar select ? J'allais devoir endosser un rôle que j'avais laissé de coté depuis très très longtemps, ça signifiait une potentielle infinité d'emmerde pour moi, mais à un moment, il faut sauver la vie de ses potes, et puis c'est tout.
Une fois en vue du bar, on arrête le véhicule, je passe à l'arrière et me change. Costard à deux cent-cinquante fenix, cheveux bien coiffés, l'air propre, electro-katana au coté, port altier et démarche assurée. Reynolds et X m'ont regardé, surpris : c'est clair que j'étais pas le même homme. On active les comlinks, on allait être en contact permanent.
Je marche d'un pas royal jusqu'à l'entrée, le vigile se prosterne, je lui adresse à peine un regard en lui signifiant que je n'ai pas l'habitude par me faire arrêter par un serf. Il s'excuse platement et me demande simplement le droit d'entrée : cinquante fénix. Si dans mon fort intérieur je hurlais un truc qui devait ressembler à "putain de ta mère d'enculé de fumier de trou de balle de licence nobiliaire de mes deux !" j'ai arboré un masque surpris avant d'afficher un rictus de dédain "c'est tout ? ha ha... Tenez" lui filer les cinquante boules et entrer.
Déco classe, je m'installe, demande du bon vin au et son meilleur cigare au serveur, il allait s'éloigner lorsque je lui ait dit que si monseigneur le baron était dans l'établissement, il fallait que je lui parle.
En un mot comme en cent, il a fini par se pointer.
Je me lève, et c'est partit pour les civilités. On discutaille noblitude, je me réclame fils d'un des deux duc de criticorum, il est surpris. Normal. Je lui glisse qu'un ami à moi est en train de crever -ils étaient en train de me hurler de me magner dans le comlink, merci les mecs, je faisais ce que je pouvais...-
Il la joue ingénu jusqu'à ce que je lui sorte que ce serait facile pour un homme tel que lui de m'aider, surtout avec sa cuve de régénération. Là il tique, j'ai piqué sa curiosité. Il finit par me dire qu'il accepte de voir ce qu'il peut faire, on sort. Non sans que je paye ma note et la sienne, deux-cent soixante fenix. Bordel de sac à foutre. Le pire c'est que c'était son bar.
Je monte dans la vieille caisse moisie, il sort son espèce de bolide trop classe tout droit sortit de chez les meilleurs concessionnaires de Ligheim...
Il nous guide jusque dans le quartier noble, qui était dans une enceinte sévèrement gardée. Avec lui comme guide, par besoin de montrer patte blanche. Tant mieux.
On arrive chez lui, une troupe de sécurité privée suréquipée nous tiens en joue, ils nous désarment, embarquent Reynolds sur une civière. Nous somme ses invités. On nous alloue des quartiers et on attends.
Quelques heures plus tard, Reynolds est de retour gambadant comme un cabri. Le baron en a même profité pour lui faire un peu de chirurgie esthétique; il est moins moche. Un point en plus pour le baron.
Ce gars là avait vraiment l'air bien, franc du collier, noble mais pas pédant. Il nous dit qu'il a pris d'énormes risque pour nous aider ; trois type recherchés dans toutes la ville pour meurtres multiple, terrorisme, destruction des bâtiments par le feu, assassinat du plus haut écclésiaste du coin et classés à l'hérésie ? Tu m'étonne. Il ne fait même pas mine d'ignorer tout cela.
Le deal est le suivant : on a eu besoin de lui, il a besoin de gens comme nous. Hors des lois, équipés, prêts à tout.
Il s'est fait doubler par un type qui devait faire une acquisition pour lui. Un coeur. Vivant. Le gars a préféré le garder pour lui. Moi à sa place j'aurais craint de doubler un type comme ce baron, mais visiblement il avait des bons appuis : milice privée, force de l'ordre de la planète, entre autre. La suite nous a prouvé qu'il ne bluffait pas.
On a une adresse à 800 bornes de la ville, la description de ce qu'on doit récupérer et comment le ramener, carte blanche pour les méthodes, et une nuit de repos avant de s'y mettre. Du luxe.
On a été traités comme des coqs en pâte, on a fait une liste de choses dont on avait besoin, on en a eu une partie, et le lendemain il nous guide jusqu'au garage pour choisir notre véhicule.
Il y en avait trois, j'ai ramassé ma mâchoire par terre et on a longuement discuté sur lequel prendre.
Une énorme moto avec un affut à l'arrière, siège d'artilleur. Assez rapide, pas maniable, fragile, mais grosse puissance de feu.
Une espèce de fusée, vitesse ahurissante, pas trop dégueux en maniabilité, fragile aussi et pas d'armement.
Enfin un espèce de petit tank, huit roues motrices, toutes directionnelles et un blindage de furieux. Le truc qui peut prendre des virages à angles droits sans ralentir. Par contre il se traîne comparé aux deux autres et n'a pas le moindre armement.
Vu qu'une fois le coeur embarqué, il fallait le ramener en moins de temps possible, on a fini à regret par écarter le tank. On a faillit prendre la fusée, mais vu comme elle était chromée et qu'on agissait de jour, on aurait été grillés à cent-cinquante bornes. Plus le fait qu'elle avait pas d'armement.
Donc on prend la "moto". Pas de roue, juste un antigrav léger sur l'ensemble et un antigrav tracteur à l'avant. On a chargé un laser "léger" à l'arrière. En sachant que c'est un laser de vaisseaux spatial, le terme "léger" est à relativiser.
J'ai appris à X et Reynolds les bases de l'artillerie et on s'est mis en route. Suréquipé, prêts à tout. J'avais huit-cents bornes pour m'habituer au véhicule avant que ça se gâte sévèrement.
C'est à ce moment que j'ai enclenché l'enregistrement. Tiens d'ailleurs...
La vidéo était chargée depuis longtemps, elle attendait que Derek la lance. Il a prit une grande inspiration et a lancé la sauce. Yeepekaï, pauvres cons.
PARTIE III : Highway stars
"On s'y croit, on a l'impression d'être... moi."
La "moto" qui sera l'un des acteur principaux de ces prochaines heures... Quatre mètres de long, pas loin de deux mètres de large. A l'arrière, un siège gyroscopique qui sert à guider l'affût dans la direction que souhaite l'artilleur, tout le siège pivotant avec lui. Du bon acier, un peu de chrome, des câbles, une manette des gaz à deux niveau, une seule vitesse (les joie de l'antigrav).
Tu la sort du garage.
La polarisation automatique de ton casque corrige l'afflux de photons, le soleil se lève juste, et il cogne déjà fort. Tu jette un oeil derrière toi pour voir si tes passagers sont bien installés.
Malcolm Reynolds, dans sa nouvelle plaque complète en plastique, armes prêtes à tirer; Sergent recruteur et medic de combat. Au dessus, dans le siège gyroscopique, Iks "X" oj Kardune, U-kar, assassin et bio-terrosiste traqué sur plusieurs planète; qui aurait fait partie des recruteur également, peut-être même en fait-il toujours partie. Sa cervoamure lui enveloppe le corps comme une seconde peau, elle est sombre, mat, tranche avec le blanc de sa peau, et a surtout était faite sur mesure par la guilde des ingénieurs. Il te souris de ses dents en pointes.
Tes potes, tes compadres, ton équipe, tes frères d'arme.
La moto ronronne, l'antigrav est stable, Tu commence à tester les virages... La bête est capricieuse. Elle est large, n'a qu'un pôle tracteur, tout le reste étant en stabilisateur. Et un putain de canon, qui n'a finalement de léger que le nom, à l'arrière, on ne peut pas dire que ça aide à maintenir la bécane quand elle est penchée. Tu vas avoir besoin d'apprendre à tes passagers à se bouger comme il faut. Vous êtes tous connectés en comlink. Les autres ne disent rien pour le moment, ils apprivoisent aussi le véhicule, ils te laissent prendre tes marques.
Les grandes avenues, ça va. Dire qu'il faudra livrer le paquet dans les bas-quartiers... se sera plus coton vu l'étroitesse et les angles des rues.
"L'autostradt" est devant, une immense freeway... 800 bornes de ligne droite ou de courbe très large; on va voir ce qu'elle a dans le ventre cette bécane.
Tu reste calme jusqu'à ce que tu sois monté sur la bretelle, et là, devant toi, le bitume à perte de vue.
Gaz.
De 0 à 190 km/h en 3,5 secondes. Honnête, et tu n'es pas à fond.
L'accélération te plaque les organes internes dans le dos, dans le casque tu entends la respiration des tes compagnons qui s'accélère, tu devine leurs demi-sourires face à la grisante sensation de vitesse. X, surtout, qui est le plus haut placé, doit avoir l'impression de voler. Le canon est replié, sinon ça jaserait sur le freeway. Tu te demande comment réagirait la bécane si X lançait l'ouverture à pleine vitesse.
Il faudra faire le test un peu plus loin.
Tu te cale à 200 km/h, il y a encore un peu de patate dans le moteur, mais la première chose à faire est de tester les réactions de la bécane à cette vitesse. Quelques courbes, un peu de slalom, tu la sens partir, mais elle tient.
Bon... Vous roulez encore un peu pour se faire à l'idée. Sur le tableau de bord, une espèce de localisateur te donne la direction de ton objectif : une sorte d'entrepôt loin de tout, dans les ruines d'une ancienne base de terraformation.
Le free-way en lui-même est à une dizaine de mètre de du sol, soutenu par des pilonnes. C'est un demi-cylindre dont la partie plane est la route. Au milieu, un espèce de petit terre-plein d'un mètre vingt de haut, large d'un peu moins de deux mètres, sépare les deux sens de circulation.
Il se passe une heure, tu commence à bien sentir la bête, tu ferais pas de cross avec, mais tu serais prêt à quelques fantaisies. Il n'y a pas beaucoup de véhicules.
Tu vois dans ton rétro un petit con qui te fais des appels de phare.
Il se cale à ton niveau, c'est un jeune peigne-cul, né dans le fric, qui s'amuse avec son dernier bolide. Elle est pas mal sa caisse, profilée, rouge, antigrav, lui a une tête de con, et un sourire suffisant.
Tu fais jouer la manette des gaz, pour lui faire comprendre que tu es prêt à jouer.
Il fait le décompte avec ses doigts, ta main caresse doucement la poignée.
3...
2...
1...
Go.
Tu le laisse te dépasser, c'est un jeune con d'à peine vingt ans. Toi tes trente berges sont révolues depuis longtemps, et tu t'approche des quarante. Tu as fait la guerre, conduit des chasseur de combat, tu es un mercenaire chevronné et a conduit des tas de trucs plus ou moins conventionnel sur toutes les planètes, ou dans l'espace, dans le calme ou sous le feu ennemi. Tu sais prendre ton temps.
Son appel d'air te permet de te décaler dans son sillage sans effort, tu profite de l'aspi. Même s'il a un meilleur moteur, il se prend l'air pleine gueule, profilée ou pas, sa caisse enfonce un mur invisible.
Toi derrière tu n'est pas à fond, tu regarde comment se comporte l'adversaire. Tu vois dans ton rétro que Reynolds a sortit son blaster. Il n'est pas joueur, mais il est prêt à tout. Ta bécane suit le couloir de vent, profitant des courants pour glisser avec aisance.
Le jeune se rend compte qu'il se fait avoir et qu'il ne pourra pas te distancer comme ça, il bifurque subitement; comme tu l'avais prévu.
Tu profite une nouvelle fois de l'appel d'air pour te décaler vers le terre plein, tes compagnons se penche en arrière et tu mets les gaz en te penchant aussi. Le poids de l'affût fait le reste, l'avant de la bécane est à un mètre cinquante du sol. Tu grimpe sur le terre-plein, l'antigrav encaisse sans broncher... Tu es en hauteur, pas d'obstacle, pas de circulation. Ta manœuvre te donne une sacrée poussé, alors que le décalage du jeune le ralentit. Tu lui prends 20 mètres l'air de rien.
Il fulmine derrière son volant. Et il commence à être très très con.
Il pense que c'est une bonne idée de faire la même chose que toi, alors il grimpe aussi sur le terre plein. Il donne un putain d'accélération et te passe devant, t'obligeant à ralentir pour éviter la collision. Il grimpe, gon antigrav grogne,tu vois des étincelles et un peu de fumée, son bas de caisse a pris un chtar, et le système de propulsion n'aime pas du tout avoir une surface plus étroite que le véhicule pour sa vitesse de pointe, ça va bientôt surchauffer.
Alors là tu tente le coup de panache. Être monté comme ça l'a ralentit, il te reste de l'accélération, lui ne peut pas se donner à fond sur le terre plein. Tu dis à tes potes de se pencher en arrière, autant que possible, tu fais la même, et tu tourne les gaz jusqu'au bout.
L'avant décolle, propulsé avec force, l'antigrav se baisse et se stabilise sur l'arrière de la caisse de ton adversaire, tu maintiens les gaz et gère l'assiette. Un coup de maître, tu lui "roule" littéralement dessus, tu lui passe dessus, et profite de cet espèce de tremplin pour faire un magnifique saut, atterrissant plusieurs mètres devant lui, sur le terre plein, lancé comme un boulet de canon à 250 à l'heure. Il n'en croit pas ses yeux...
C'est dans ces moments de grâce que tu te dis que soit le pancréateur est avec toi, soit t'es un putain de pilote, soit il y a un peu des deux. Tu penche pour un peu des deux tout de même.
Il craque, c'est trop pour lui, tu le vois dans le rétro qui ouvre un compartiment sur le tableau de bord et appuie sur un bouton. Nitro, ou équivalent, des micro réacteurs s'allument sur ses ailes arrières, et sûrement derrière le pare choc. Enfoiré, il se paye un coup d'accélération de furieux. Il est en train d'achever de flinguer sa caisse, mais il devient dangereux.
Il est du coup plus rapide que toi, tu as perdu l'avantage du terre-plein. C'est une accélération temporaire, son chant du cygne, mais la vérité est là : tu le vois se rapprocher dans ton rétro. Il va bientôt falloir descendre, un contact à cette vitesse sur cette bécane, c'est le tas assuré.
Tu te prépare à amorcer ta descente, en douceur, un déportage large. Le problème c'est que l'autre con essaye de te suivre. Alors même que tu décélère doucement pour préparer ta descente, l'autre poursuit son accélération et bifurque violemment, son moteur grogne, et ce con est sur ta droite, juste sur ta trajectoire.
Pas le temps de prévenir les passager, tu freine, tu déporte, et tu prie pour que ça passe.
Ça passe, l'avant de ta bécane à quelques centimètres de l'arrière de ton adversaire, tu sens la chaleur des réacteurs de sa nitro, tes potes, surpris, en chient à se pencher du bon coté. Tu commence à partir en carafe, dans huit mètres sur la droite, c'est la chute.
Un coup de rein, un coup de gaz, un drift arrière, et tu rétablis in extremis. À ta droite, la fin du freeway est à un peu plus d'un mètre. Tu entends les soupirs de tes passager, tu vois dans le rétro Reynolds armer son blaster. Tu lui dit de rester calme.
L'autre se rétablit avec peine, tu sais que son système antigrav en chie. Tu commence à apercevoir la fumée sortir du capot, et certaine pièces on raclé pendant la descente, faisant des étincelles. Il faut le pousser à ne pas se ranger à la raison. Gaz.
250 km/h, si tu sors un bras vers l'extérieur, il se brise en deux.
Il tente de te bloquer le passage, son moteur n'est plus capable de tout donner, tu zigzague.
Aspi, déport, aspi, déport. C'est du harcèlement, tu le pousse à se coller contre le terre plein, tu fais mine d'entamer une aile de pigeon, il se décale pour te rentrer dedans, il racle le terre-plein, tu t'écarte et décélère, au lieu de te percuter il se décale encore sur la droite, perdant de la vitesse. Tu en profite pour lui coller au cul, le laisser partir sur la droite en le doublant par la gauche. Il essaye de se rétablir, manque de partir en tête à queue. Son moteur hurle de souffrance. La fumée devient noire et quelques arcs électriques sous la caisse montrent que tu as presque gagné. Un ultime provocation, tu freine, il est juste derrière toi, il essaye de t'éviter, fini sur le bas coté, on peut presque entendre les hurlement de son tableau de bord qui crie à l'agonie. Tu mets les gaz à fond, 250 en ligne droite. L'autre essaye de suivre, pour sauver son honneur.
Mais il va de moins en moins vite... pour ne pas qu'il s'en rende compte, tu décélère pour garder la même distance, tu le laisse te rattraper. Quand il est à ton niveau, il est échevelé, ruisselant de sueur. Toi t'as juste un petit creux. Tu lui montre ton rétro pour qu'il regarde dans le sien. Il voir la fumée. Tu lui montre ton tableau de bord pour qu'il regarde le sien, il voit sa vitesse réduite malgré le fait qu'il écrase de le plancher.
Il peste, cogne sur son volant et commence se mettre sur la bande d'arrêt d'urgence, vaincu. Trois majeurs se lèvent vers lui sur la moto, et rigolard tu met la manette à fond. Il disparait dans le rétro, tu as juste le temps de le voir s'arrêter, et tu l'imagine sortir et donner des coups de pieds dans son bolide. Amateur.
Bon, tu commence à avoir la bécane en main, c'est déjà ça.
Tu redescends à une vitesse plus tranquille. Quelques kilomètres plus loin, tu fais les tests pour savoir à quelle vitesse tu peux te permettre de sortir le canon. À 150 km/h, c'est tendu, mais encore négociable. Bon à savoir.
Quelques heure plus tard, vous vous arrêtez sur le bas coté, l'entrepôt n'est plus qu'à une grosse quarantaine de bornes. vous observez la cible à la lunette de sniper. Un gros bloc de béton armé, du mouvement sur le toit, des ruines autour.
Bon, Vous convenez de dépasser l'entrepôt pour pas voir l'air louche, puis prendre la sortie suivante, faire demi-tour et refaire le chemin inverse sous le freeway pour rester discret.
L'entrepôt est collé à l'autostradt, et la dépasse que quelques mètres. Un bretelle de sortie est juste à coté.
En passant à coté, vous voyez des gars armés vous surveiller... ils laissent passer. Lorsqu'ils ont disparu dans le rétro, vous prenez la sortie suivante.
Tu gare la bécane à quelques centaines de mètres. l'avantage de l'autograv c'est que c'est discret. Planqué derrière les ruines. On charge toutes les armes, on déplie le canon, Reynolds prends le rôle de l'artilleur, tu sort ton Eagle 6.1 que tu monte sans même le regarder, X commence à observer le terrain pour partir en reconnaissance. Ses yeux deviennent rouges, ses mouvement d'un fluidité surnaturelle, et il se faufile dans les ruines plus discrètement qu'une souris dans son trou.
Il vous préviens par comlink : quatre gars, bien armées, à chaque angle du bâtiment, soit à une sacrée hauteur. Pas encore d'ouverture en vue. Vous aviez pris la décision de tenter la furtivité au vu du nombre d'adversaires potentiels en face. Il fallait trouver une entrée discrète.
Discrète, c'est ce que ne fut pas celle de X, alors qu'il était en équilibre sur un appui de fenêtre en ruine pour repérer les lieux, à une dizaine de mètre à peine des gardes, le bout de mur sur lequel il tenait s'effondre.
Pour la discrétion, c'est raté, le gardent saisissent leurs armes, une tourelle automatique laser gros calibre se déploie sur le toit du dépôt. Et la fête commence.
PARTIE IV : Un travail de pro
"Et merde..." C'est le seul commentaire que se permet X en se rétablissant comme un chat après quatre mètres de chute.
Tu te tourne vers Reynolds, qui commence à faire pivoter le canon. Il vise la tourelle ennemie, et vous envoyez tous se faire foutre la discrétion.
Plaqué à l'angle d'un bâtiment en ruine, tu sors la tête. Là scène se déroule à cent-cinquante, cent soixante-dix mètres, au jugé, tu repère ta cible, le canon du fusil sniper Eagle 6.1 s'aligne, l'oeil dans la lunette.
161,50 mètres. Balle explosive, pleine tête. Touché.
Tu vois la sentinelle être propulsée trois mètres en arrière, son casque presque détruit. La balle n'a pas bien traversé, bon matériel. Néanmoins il n'est certainement pas indemne, et sa nuque a certainement prit un coup malgré les renforts et les vérins de compensation de l'armure.
Alors que tu entends la tourelle de la moto cracher son premier rayon rouge, tu slalome à toute vitesse dans les ruines, rechargeant le fusil, du coin de l'oeil, tu regarde comment ça se passer pour X.
Du gateau, il est en pleine forme.
***
"Attends... quoi ? Bordel."
Derek se repasse la scène au ralentit pour bien la saisir. Une fois qu'il est certain de ce qu'il a vu, il relance la sauce.
***
Ce fauve défie les lois de la physique, propulsé à la fois par les incroyables facultés physiques que la psychomancie lui permet et par ses botte à réacteurs intégrés Locust Beta V1 - conception et développement © Derek Rayne armement - il bondit sur le bâtiment, prenant à peine appui sur la façade. L'un des deux gardes qui le visait, tu l'a propulsé en arrière à coup de balle de sniper, il sera hors-jeu quelques secondes. Le deuxième est tellement surpris de voir débouler l'ukar en cervoarmure qu'il en oublie de tirer... Ou qu'il n'en a pas le temps.
L'instant d'après, X tient le canon de l'arme dans la main, s'en sert pour finir de se hisser sur le toit, faisant chuter le garde dix mètres plus bas, non sans lui arracher ledit fusil et dans le même mouvement lâcher une rafale sur le troisième garde. Temps réel moins de trois secondes. Impressionnant.
Tu ne vois plus ce qui se passe sur le toit, tu te rapproche du bâtiment, sortant du sac le kit de démolition et le matériel d'escalade hight-tech. Tu entends Malcolm qui peste contre la tourelle laser : elle et lui s'échangent des tirs soutenus, le toit du bâtiment est balafré des traces de laser qui creusent des sillons dans le béton. La moto tiens le coup. Tu entends X qui demande à Reynolds de se magner à détruire la tourelle : lui aussi essuie des tirs. Je l'imagine en train de danser autour des lasers. Reynolds réplique qu'il fait ce qu'il peut, il n'a jamais été artilleur, son truc à lui, c'est de soigner les gens. Ben voyons.
Tu t'approche de la façade. A ta droite, le garde qui est tombé essaye de se relever tant bien que mal. Il reste à genou, sans doute les chevilles brisées. Tu te tourne vers lui, le lance-grappin sur l'épaule gauche, et le kit de démolition dans la même main, tu lui pointe ton fusil sniper dessus de ta main droite, les vérins de ta cervoarmure te permettant de le tenir ainsi, l'air de dire "n'essaye même pas". Le gars hésite une seconde, dégaine et tire dans le même mouvement. Tu ne bouge même pas, tu laisse ton bouclier de bataille encaisser sans broncher. Tu prends juste le temps de secouer la tête lui signifiant qu'il a fait le mauvais choix, et voyant que tu n'a pas esquivé un seul mouvement pour éviter le tir, il comprends son erreur. Il n'entend pas le coup de feu : sa cervelle est répartie en cône sur trois mètres derrière lui avant que le son de la détonation ne lui parvienne.
X n'aime pas tuer les gens. Une part de lui ne l'aime pas en tout cas, il l'évite dès qu'il le peut. Toi tu fais ce qui est nécessaire.
Tu envoie le grappin vers le toit, chargeant le Eagle en bandoulière et sortant le fusil d'assaut multi-chargeur à roulement automatique DeathWheel, -conception et développement © Derek Rayne armement - Tu ne sais pas trop ce qui se passe au dessus, en tout cas les deux tourelles continuent de s'échanger des tirs, et visiblement ça continue à se battre en haut.
Le treuil automatique que t'as à la ceinture t'a presque amené en haut quant tu vois passer un garde dans les airs comme un boulet de canon. Tu sais pas ce qui s'est passé, mais il est coupé en deux, et le haut comme le bas de son corps sont projetés à plusieurs dizaines de mètres du bâtiment. Et sans coup de feu.
Après une courte réflexion, tu te dis que tu préfère ne pas savoir ce qui s'est passé.
Pas même arrivé en haut, un ultime tir de Reynolds fait sauter la tourelle. Au temps pour ton kit de démolition. Il servira plus tard.
Presque à destination, c'est une main connue qui t'aide à prendre pied sur le toit. X a eu raison des trois gardes. 12 secondes. Joli. le tout sans arme, c'est follement plus drôle. Il faudra lui installer l'enregistrement vidéo aussi à l'occasion, histoire de pouvoir profiter de ces scène là à tête reposée.
Tu regarde le toit : plus d'hostile. La tour a laissé un petit cratère dans le béton. Personne nulle part. Étrange. La seule ouverture que l'on peut voir est une trappe. Tu commence à te diriger vers le bord pour aller mettre la moto en lieu sûr lorsque qu'une plaque d'acier se met à glisser pour fermer l'accès vers l'intérieur. Fumiers. D'un geste, tu saisi un fusil adverse qui était au sol et le coince dans un interstice. Il se tord mais de retient rien du tout. Clac.
Génial.
Il faut trouver un moyen d'entrer. Tu regarde autour, rien d'autre sur le toit. Vos adversaires ont fait le choix de se barricader. Un choix qui peut paraître sage mais qui vous laisse le temps de vous organiser. Il ne vous connaissent pas, ils ne savent pas de quoi vous êtes capables.
Tu redescend au sol, et fais le tour du bâtiment. Une seule autre ouverture, une grande porte. Archi blindée. Pas de boitier d'ouverture, de système de commande. T'aurais un peu de matos, ou un certain ingénieur sous la main, tu pourrais tenter de pirater. Mais pas de machine pensante à dispo, et pas autant de temps que ça. Les types sont censés avoir des relations, ils ont sûrement envoyé un message d'alarme à leurs potes, ils vont finir par débarquer, vous prenant entre deux feux. Ils jouent la montre. Quand l'idée te frappe, tu te dis qu'ils sont pas si con.
Alors la décision se prend : passage en force.
Tu cours jusqu'à la moto, tu l'aligne comme il faut, et tu te met aux commande du laser. T'as été artilleur pendant la guerre impériale, c'est pas un vieil entrepôt de merde qui va te faire chier.
Tu aligne le canon et tu choisis ta cible : le coin supérieur gauche du batiment. Le but et de le découper, d'enlever l'angle. De créer une ouverture. Malcolm te demande pourquoi tu le fais pas au pied du bâtiment; tu lui répond que d'une part c'est parce que les fondations, c'est chiant à creuser, et d'autre par parce qu'amputer un angle de bâtiment à sa base, c'est le meilleur moyen de le faire se casser la gueule, ors vous avez un truc à récupérer dedans.
Tu enclenche le laser, un rayon rouge continu part vers le ciel, il doit se voir depuis la ville, putain il doit même se voir depuis la stratosphère. Vous vous en branlez, ça fait longtemps que vous avez abandonné l'idée d'un retour tranquille. Tu commence l'incision, et tu te rends compte que c'est finalement pas un vieil entrepôt de merde.
Blindage prisme, sous le béton armé, les fumiers.
Le blindage prisme, en plus d'être déjà du bien balaise à percer, a la fâcheuse spécificité d'être anti-laser. Ça rebondit comme la poitrine opulente d'une pom-pom girl avant un match, sans le coté agréable à regarder. Tu te demande : combien il y a de chance, physiquement, optiquement, pour qu'avec cet angle précis le laser te revienne droit dans la gueule ? Un rapide calcul te dis qu'il y en a très peu. Une rapide constatation te dis que t'as vraiment pas de bol.
Se manger un tir de laser "léger" de vaisseau spatial direct dans la tronche, ça, c'est fait...
De là, deux observations s'offrent à toi :
Premièrement, les gars de la seconde république, quand ils faisaient des bouclier de bataille, ben ils plaisantaient pas sur la came. C'est du solide
Deuxièmement, le Pancréateur a vraiment un oeil sur toi aujourd'hui.
T'es parfaitement immobile, t'as les yeux encore grands ouverts et le milieu de ton champs de vision est encore troublé par la rémanence du gros rayon rouge qui t'a percuté de plein fouet. T'entends juste le bruit de ton rechargeur de bouclier automatique - conception et développement © Derek Rayne armement - qui s'enclenche, renouvelant le salvateur champs cinétique qui t'entoure, et éjectant dans le compartiment de recyclage la pile usagée..
"Heu... Derek, ça va ?"
Tu opine du chef à l'attention de Reynolds qui ouvre des yeux ronds, tu envoie de l'air dans tes poumons -depuis combien de temps avais-tu arrêté de respirer ?- et tu finis par répondre
"Tout baigne... On va juste passer à une autre méthode..."
Tu planque la moto, et tout le monde remonte sur le toit du bâtiment. Ah ils veulent se la jouer tortue, ah ils veulent se calfeutrer. Vous passer à la méthode dite de la chasse au lapin dans son terrier.
Sobrement, vous sortez d'une des valises de la moto l'enfonceur de porte. Un cercle central magnétique avec réglage de charge et minuterie, quatre charge creuse de C-15 anti blindage reliées par des câbles sur des enrouleur. Vous plaquez le tout sur la plaque d'acier qui se trouve sur le toit.
Puissance max, quinze seconde.
Césame, ouvres toi.
Boum.
Vous ne savez pas trop on sont passés les bouts de plaque d'acier, ils ont dû être propulsé quelque part dans les environs, s'ils sont déjà retombés au sol. Quoiqu'il en soit il y a une belle ouverture là où elle se trouvait. Vous entendez des bruits de radio et des déplacements. Il attendent derrière, se mettent en position.
Vous vous regarder tout les trois, un sourire sadique éclaire vos visage, et sans même se concerter vous sortez les grenades.
Deux grenade frag. Boum
Vous entendez des hurlement, des ordre de replis, mais voyez surtout une fumée jaune et ocre qui s'échappe du trou. Conclusion : il avaient des dispositif incendiaire, sans doute des lance-flamme ou assimilé, à substances volatiles. Excellente nouvelle.
Deux grenades incendiaires, boum.
Une colonne de flamme monte à bien quatre mètres au dessus du toit, il vous semble apercevoir des bouts de bidoche grillée qui partent avec. S'il y avait des couloirs, tout ce qu'il y avait dedans est carbonisé. profiter des émanations inflammables de l'armement ennemi, ça c'est le l'économie de munition.
Vous attendez un petit peu que ça refroidisse, lâchez une dernière grenade classique pour être sûrs. Puis une grenade aveuglante au cas improbable où il y ait des survivants. Prudence est mère de sûreté.
Puis c'est l'assaut à proprement parler. Deathwheel en main, casque à filtre à air, vision améliorée par le casque, tout les modes de vision de combat prêts à se charger, tu saute.
Du cramé, des bout de quelques choses qui devaient être des humains, des traces de corps tractés, un véritable carnage. Tu est bien content d'avoir ton filtre à air, ça doit plus puer que le cul d'un bagnok.
Reco, couverture, aux aguets.
Trois chasseurs professionnels dans le terrier du lapin.
Plus personne, vous avez ventilé toute les première ligne de défense en quatre grenade. Du bon boulot.
Vous arrivez devant une belle porte, coulissante, ouverture par poussoir sur le coté, au fond d'un couloir. X pose la main sur la porte et ferme les yeux. Il vous fait signe de se tenir prêt : hostiles derrière.
Vous vous mettez en position : toi, le space marine de service, devant la porte, à trois mètres, bien en vue. Une cible parfaite. X à gauche de la porte, une main sur le bouton poussoir, l'autre tenant une grenade plasma. Reynolds à droite, une autre grenade plasma en main, il a une revanche à prendre avec ces machins.
Tu fais un signe de tête, X appuie sur le bouton, tir de couverture, balle perforantes.
Mais tu n'étais pas le seul à attendre que ça s'ouvre.
Ton tir de couverture est une réussite : à part un gars qu'était devant, tout ceux qu'étaient dans la pièces se jettent sur les cotés, pour éviter les balles. C'étaient le but, il atterrissent pile là où X et Reynods jettent leurs grenades.
Le seul qui reste debout au milieu vous tire dessus aussi, il vous asperge d'une espèce de patte gluante expansive.
Bilan immédiat : vos adversaires sont en miette, le premier criblé de balle et achevé par les corolles de déflagration plasma, les autres mis en pièces par les explosions d'énergie. Reynolds devait avoir dopé la sienne aux hormones, t'avais jamais vu une grenade plasma faire autant de dégâts.
Mais vous êtes recouvert de cette espèce de mousse, qui gonfle et sèche. De la mousse expansive, génial. Reynolds et toi êtes bloqués comme des cons, saisit dans cette espèce de ciment à prise rapide. Seul X a réussit à éviter une partie de l'aspersion, et à se dégager à temps.
Vous essayez de vous sortir de là, en vain, ce truc est une véritable chienlit. X essaye d'aider Reynolds, mais il s'en colle sur les bras, et doit se dégager à nouveaux, il manque de s'immobiliser lui aussi.
Toi, t'as un visuel direct sur la pièce, t'es pris d'un mauvais pressentiment, X fait mine de venir t'aider "Aides Malcolm, je me démerde, méfiez-vous" c'est ce que tu lui sort. Toi tu n'essaye pas de te dégager, mais tu agite tes bras et fait tourner ta gachette secondaire : tout ce qui t'importe c'est d'avoir un tout petit peu de mobilité pour orienter le canon et de dégager tes chargeur, vu que tu venais d'en vider un.
Ton pressentiment se concrétise subitement : deux types débarquent, il portent des réservoir sur le dos et des lances... lance-huile et lance-flamme, ce qui pouvait vous arriver de pire dans cette situation.
Tout se passe très vite, le type s'arrête, tu réussit à dégager ton roulement de chargeur. Il lève sa lance, tu enclenche les cartouches explosives. Il s'apprête à appuyer sur la gâchette lorsque tu tire une balle. Une seule. La bonne.
La fenêtre était serrée : il devait y avoir quinze centimètres de bonbonne qui dépassait de son épaule droite, il était à six mètres. Dans le mille. La balle traverse le réservoir de métal, et explose une nanoseconde plus tard. Deux réactions en chaîne :
La première, c'est que c'était effectivement une bonbonne d'huile explosive, provoquant une violente déflagration au contact du feu, avec laquelle il devait vous asperger. L'huile s'enflamme, soumettant le réceptacle à une pression trop importante pour sa résistance, première explosion. Elle broie le dos du type devant toi, le déchiquette.
La seconde : le type au lance-flamme, qui se trouvait derrière, dans le but de mettre le feu à l'huile que son collègue vous aurait répandu dessus, se prend le souffle et les flammes de l'explosion de plein fouet, le cramant sur place, lui et sa réserve de napalm.
L'enfer se déchaîne dans la pièce, le souffle de l'explosion vous percute, et enflamme la mousse expansive.
La mousse qui vous bloque brûle vite, très vite, mais se consume tout aussi vite, sèche et devient fragile. Vous êtes cramés au premier, voire second degré par endroit, mais proportionnellement à la puissance de l'explosion, vous êtes presque indemnes grâce à vos armures ignifugées. Quelques secondes plus tard vous êtes libres de vos mouvements, et vous éloignez vite de la zone qui est toujours en train de brûler intensément.
Vous faites baisser la tension, vous injectez de l'élixir pour calmer vos brûlures. Vous soufflez quelques seconde et vous repartez comme avant, toujours vigilants, toujours prêts à tout.
La suite de la reco est de la promenade : plus un chat, tout le monde est mort; bâtiment conquit. Vous trouvez en tout et pour tout à l'intérieur dix-sept cadavres, dans des états divers.
Tu fais un rapide calcul dans ta tête, bilan de l'assaut de l'intérieur.
Deux grenades frag.
Deux incendiaires.
Une grenade. (a priori inutile)
Une grenade aveuglante. (a priori inutile)
Deux grenade plasma.
Un tir de couverture à la perforante.
Une balle explosive.
Dix-sept morts.
Vous n'avez pas essuyé un seul tir d'arme conventionnel. Vous êtes presque indemne. Tout c'est excellemment bien passé, presque trop bien passé.
"Le Pancréateur est de notre coté" lâche X
"En parlant de coté, regardez de celui-là..." répond Malcolm
Dans la direction qu'il indiquait, un petite pièce, mi labo mi atelier. Dans une cuve à la paroi transparente, un coeur vivant, votre objectif.
Un coeur vivant... bleu.
Bon.
Reynolds, X et toi vous vous regardez, vous vous souvenez tous très bien de la dernière fois où vous avez vu un coeur bleu : c'est quand X l'avais arraché à mains nues de la poitrine d'un psychomancien surpuissant d'une espèce inconnue, survivant on ne sait comment dans une station spatiale pénitentiaire abandonnée de la seconde république.
D'ailleurs, ensuite, il l'a mangé, le coeur. Malcolm et toi regardez l'ukar qui comprends ce que vous voulez dire.
"Vous êtes lourds les gars, je sais faire la différence entre un trophée de guerre et un objectif de mission...
De toute façon, j'ai pas faim." ajoute-t-il avec un sourire.
Sans faire plus de commentaire, chacun fait ce qu'il a à faire. X se tient près de la porte, Reynolds commence à examiner la cuve et déterminer un moyen de sortir le coeur et de le conserver "en vie" le temps du retour. Toi tu regarde les établis. Et ce que tu vois ne te plaît pas.
Des bouts de membres métallique. Des mains, des articulations, un travail très minutieux. Dans un coin de la salle, des pièces "ratées" rouages, membres artificiels et autre... Un type dans le coin est en train d'essayer de fabriquer un golem, ou un cyborg.
Ton regard se pose subitement sur le cœur bleu. Un cœur de psychomancien. Puis sur l'établi, un corps métallique, à toute épreuve.
l'idée te frappe comme une grenade à concussion, et de la sueur perle de ton front.
Putain d'enculé de merde... Penses-tu alors
Tu n'as pas le temps de transmettre tes craintes à tes collègues, X émet un bruit de surprise, tu te retourne.
Il est face à quelque chose. Quelque chose contre quoi on était pas du tout préparés... Quelque chose que même l'ukar n'avait pas sentit venir.
"Putain d'enculé de merde..." Et cette fois ci, tu l'a pensé tout haut.
Devant X, sortant d'un compartiment secret du mur, un golem... Ou plutôt un cyborg sans peau. Ou quelque chose du genre.
Il semble différent de ce que vous avez déjà croisé. Pas fini... Grand, fin, sa "tête" semble ne pas être terminée, il manque ce qui devrait être un erzast de mâchoire inférieure. Mais en même temps, en a-t-il besoin ?
Certaines zones semblent "vides" attendant de nouveaux éléments pour l'ensemble; certains câblages sont à nus, d'autres pendent, en attente de connectique. Une jambe ne tient que par quatre piston et deux tiges de titane, l'autre comportant des simili muscles cybernétiques au moins jusqu'à mi-mollet.
La chose la plus étrange, c'est que "ça" a des semblants d'yeux. Et quelque chose dans ces "yeux" te rappellent ceux de X.
Les deux se toisent d'ailleurs, à quelques centimètres l'un de l'autre; aucun ne bouge. La tension est à son comble dans la petite pièce, tout le monde a suspendu ses gestes. Vous ne respirez plus.
X recule lentement, très lentement, il commence à se diriger vers l'extérieur de la pièce. L'espèce de golem le suit, doucement aussi.
La tension monte...
"Reynolds, occupe toi du coeur, on divertit ce... truc"
Le medic hoche la tête et commence à préparer l'extraction.
Le "golem" s'approche un peu plus vite de X, il commence à tendre le bras vers lui. Ses mouvements sembles conditionnés pour un corps en meilleur état. Il est parfois gourd, parfois rapide, des soubresauts agitent certains membres, faisant tourner dans les vide des rouages qui n'ont pour l'instant pas d'utilité. Un travail inachevé. La chose n'a pas encore montré de signe d'agressivité, et c'est tant mieux. Mais là ça devient dangereux.
X esquive souplement son bras, sans geste brusque. Ils sont presque dans le couloir.
Mais la chose n'apprécie pas que l'Ukar ne se soit pas laissé faire.
Ses yeux luisent l'espace d'un instant.
Et tu entends des bruits que tu identifie et n'aime pas du tout : Toute source d'énergie électrique que portait ton pote s'est tarie. Il ouvre des yeux immense, un mal être est visible, un dégoût, une crainte face à l'abomination.
Un golem psychomancien...
Tu te retiens de faire dans ton froc, tu n'as pas encore installé de recyclage de ce genre sur ta cervoarmure.
Cervoarmure. Energie. Pile. Mouvement...
"Et merde..."
Sans source d'énergie pour activer l'armure, ses vérins et ses cervomoteurs, X a du mal à bouger. Mais c'est un pro, sa cervoarmure est faite sur mesure, et finalement relativement légère; de plus certains pistons, hydrauliques, fonctionnent automatiquement, sans avoir besoin d'énergie. Et surtout c'est un athlète. Toi non, t'es un sniper, un pilote, un mécano. Mais faire bouger une céramétal sans énergie ça c'est hors de tes moyens, t'as toujours séché les séances d'haltères.
Des arcs électriques se concentrent autour de la main du golem. Il a aspiré l'énergie, et est prêt à la renvoyer. Il envoie de nouveau le bras vers X, qui esquive de nouveau.
Une boule d'énergie électrique quitte le bras et va laisser une marque de cramé sur le mur derrière l'ukar.
La chose se tourne vers Malcolm, qui est en train d'extraire le coeur de sa cuve, et commence à s'approcher de lui.
X se met devant le golem, pour le distraire, pour qu'il foute la paix au médic, qui a entre le mains la réussite ou l'échec de notre mission.
Mais stupeur, l'abomination ne semble même pas remarquer l'ukar. Vous commencez à comprendre.
Tu vois que Malcolm a quasiment finit l'extraction, il a placé le coeur dans une sorte de malette spécialement prévue pour, qui était à coté de la cuve, sans doute ce qui lui a servit de caisse de transport pour arriver jusqu'ici.
Tu sors un tas de pile à fission de tes compartiment et commence à gueuler. Trop tard, les yeux de la chose luisent de nouveau.
Reynolds a LE réflexe salvateur. Sachant que ce qui maintient le coeur en vie de la caisse est composé d'un tas de système électronique, il fait face à la créature et jette le colis à X, derrière le golem.
Juste à temps, toute source d'énergie de Reynolds se tarit également.
Heureusement qu'il porte une plaque plastique finalement.
Tu passe dans le champ de vision de du golem, grands gestes, cris, tout tes systèmes électriques ou électroniques activés.
"Allez, viens chercher le bon miam-miam !"
Une mini centrale sur patte. T'as assez d'énergie sur toit pour entretenir un petit bourg. Et tu te déplace vers le couloir.
Tu dois attirer la créature loin de tes potes, loin du coeur, et leur dégager la sortie.
Ça fonctionne, "ça" te suit. Un peu trop vite à ton gout par contre. De si près, c'est vraiment flippant. Tu vois des câbles qui attendent des fiches électroniques, des vérins sans pistons, des éléments mécaniques qui tournent dans le vide. On dirait un zombi robotique...
Tu tourne dans le couloir pour dégager la sortie des autres, tu sème des piles à fission au sol dans l'espoir que la chose s'y attaque d'abord.
Mais entre une saucisse cocktail et un buffet libre service, quand t'as les crocs, tu choisirais quoi ?
Le truc en a rien à foutre, il te suis. Vite.
"Barrez-vous putain ! On se retrouve dehors ! Allez, petit petit, viens voir papa Derek. Hummm c'est bon ça..." Impossible de savoir si la chose est programmée pour comprendre le langage, mais tu ne peux pas t'en empêcher. Des fois que...
Et le truc se rapproche de plus en plus vite. Il est entre toi et la sortie. Tes potes sont en train de tracer leur route avec un regard inquiet en arrière. Tu attends quelques secondes, tu calcule la distance à parcourir. Tourner au coin, monter l'escalier, activer la commande d'ouverture de la grande porte, sortir. Encore vingt secondes.
Tu tente un feinte de corps pour bifurquer dans un couloir, mais le truc ne se laisse pas avoir.
Quinze secondes. Ils sont à l'étage.
Un passage sur ta droite, selon tes souvenirs, tu récupère le tournant suivant, et tu retourne dans le couloir, derrière la chose, tu tente un run.
Elle te suit, ses yeux commencent à changer de couleur
Huit secondes.
Tu arrive non loin des escaliers, il y a un tournant à prendre et tu monte dans la salle de la porte principale. Tu y es presque.
Tu te retourne pour voir ton poursuivant.
Et tu le regarde droit dans les yeux. Putain, il est rapide.
Ses yeux s'allument.
Ton entrainement militaire, tes connaissances en technologies et en armement décident que c'est l'exact moment où il faut te rappeler un détail :
Tu porte plusieurs grenade plasma.
Qu'est ce qu'une grenade plasma ? De l'énergie brute concentrée, retenue par un champ de confinement.
Un champ de confinement électronique. S'il n'y a plus d'énergie, plus de champ de confinement. Et boum.
T'avais bien besoin de te souvenir de ça maintenant, tiens.
Tu fais la seule chose qui te reste : prier, fort et très vite.
Les yeux luisent, et redeviennent normaux.
Deux battements de coeur.
Ça n'a pas fonctionné.
Tu ne sais pas pourquoi, comment tu as résisté à ce truc, mais tout fonctionne, et le bestiaux marque un temps d'arrêt.
Juste ce qu'il te fallait, tu prends le tournant, lâche deux piles au pied de l'escalier, tu les monte quatre à quatre, ressors ton putain de kit de démolition.
T'as de quoi faire sauter plusieurs immeubles. La moitié suffira.
Tu vois la sortie, tu lâche les explosif non loin, près des piliers de soutènement, et tu cours aussi vite que tu peux.
Une fois dehors, tes potes sont à une centaine de mètre et t'attendent, tu te retourne, et tu vois un reflet métallique à l'intérieur du bâtiment. Il est au niveau des piliers. Tu appuies sur la commande à distance.
Fureur et destruction.
Les explosions s'enchainent, les bâtiment, la terre elle-même tremble. Les fissures apparaissent. Et tout s'effondre comme un château de carte, projetant en l'air débris, poussière et fumée.
Vous regardez le spectacle tout les trois, sans mot dire.
Le golem peut-il "survivre" à ça ? Une machine peut-elle survivre à l'explosion et à l'éboulement ?
Peut-être... Et c'est bien ce qui vous fait peur. Dans vos têtes, vous voyez l'image de cette armature d'humanoïdes qui n'attendait que la fin du travail. Tu l'imagine regarder quelqu'un et réussir à articuler "je ne suis pas fini", un mélange de tristesse et d'implacable neutralité robotique émanant de son absence totale de signes émotifs.
C'est Malcolm qui rompt le silence en premier.
"On a fait la partie la plus facile de la mission. C'est maintenant que va commencer à chauffer pour de vrai. On a huit cent bornes à se faire, une livraison dans les bas quartiers. Le tout avec les forces militaire Li halan, les forces de l'ordre de la ville, et sans doutes les alliés du type qu'on vient de fâcher au cul. A mon avis cette dernière heure nous semblera bien paisible si on survit à la livraison."
Vous acquiescez et retournez à la moto.
Le pire, c'est que ce con avait complètement raison.
PARTIE V : On a highway to Hell
Vous avalez le bitume.
Après vous être éloignés des décombres fumantes de "l'entrepôt" vous avez été récupérer la moto. Elle avait un peu souffert des tirs de laser mais le blindage avait tenu bon. Le bloc moteur, directionnel et électronique était intact. Tu as appuyé sur le bouton "destination suivante" du géolocalisateur, qui t'indiquait la ville.
Vous vous êtes dit que vous alliez avoir des soucis en route. Tu allais avoir besoin d'aide... d'aide chimique. Tu as passé en revue le grand panel de drogues que tu trimbalais sur toi, sous les conseils médicaux de Reynolds, tu en a écarté plus d'une.
X était contre l'ingestion de substance, arguant que tu n'avais pas besoin de ça. Toi t'en étais pas si sûr. Gardant le Bloody Eye pour un cas vraiment désespéré, tu t'es envoyé une sacrée dose de poussière d'étoile dans les narines. Réflexes améliorés, mais une putain d'envie de saisir le monde à main nue... Le monde t'appartient.
Ça fait maintenant une bonne heure que vous roulez, et sous l'effet de la drogue, tu trouve que la bécane se traîne salement à 250 km à l'heure; vu que pour le moment, c'est plutôt calme, tu cale le guidon avec un fusil, et tu te penche un peu sur l'antigrav. Pendant que les autres te demandent ce que tu fous, te hurlent de regarder la route, tu examine le bordel.
Ce machin est presque neuf, il y a surement un truc à faire...
Tu trouve : sortie d'usine, il est bridé; pour le bien du moteur. Tu faits sauter la limitation, tu compte pas te resservir de la bécane après aujourd'hui de toute façon. Le générateur grogne, indiquant qu'il bouffera pas dix-mille bornes si on monte le régime.
Tu t'en branle, t'en a que huit-cent à faire avant d'ouvrir les portes de l'enfer.
Tu relève la tête avec un sourire de satisfaction, tu lâches un "Accrochez vous" Et tu pousse les gaz à fond, ou plutôt au delà du "à fond".
Vos organes internes danse la lambada pendant l'accélération.
Trois-cent à l'heure, et ben voilà quand on veut !
Heureusement que tu as un sacré pare-brise...
Tu jette un oeil dans le rétro pour voir la gueule de tes potes. Un détail t'attire l'attention à l'arrière plan, derrière X.
Un gyrocoptère de combat.
Tu préviens tes potes, vous observez un peu : maison Li-halan, force militaire d'Icon, mercenaire ou milice privée ? Y'a pas grande différence de toute façon. Dans l'état actuel des choses, vous n'avez pas d'alliés.
Le gyrocoptère s'approche, X fait pivoter le laser, le met en joue, feu.
Un rayon rouge plus tard, la machine part s'écraser au sol, coupée en deux. Trop facile, ils y mettent pas du leur.
Vous vous félicitez d'avoir pris la moto pour son armement. Et vous vous dites que finalement le retour sera peut-être pas si pénible que ça.
Vous déchantez vite quant trois autres se pointent dix minutes plus tard. Le premier était de reco...
Ils arrivent direct en formation d'attaque, missiles thermiques chargés. Vous êtes propulsé sur un cercueil pour trois à trois-cent à l'heure sur une freeway de tout au plus 20 mètres de large, la seule trajectoire que vous puissiez prendre est la ligne droite. Pour les gyro, un ball-trap serait plus difficile...
il va falloir se surpasser.
Tu passe en manoeuvre évasives, multipliant les courbes rapides et imprévisible, pour au moins éviter les mitrailleuses. Ça facilite pas la tâche de notre artilleur, mais il aligne quand même un premier gyro. Ses missiles explosent en même temps que lui.
Ils devaient pas être prévenus qu'on avait de l'arme lourde. Maintenant ils rentrent aussi en manoeuvre évasive, compliquant sévèrement la tâche de X, qui n'a appris l'artillerie que le matin même, et qui ne sait pas comment un pilote doit se comporter lorsqu'il essuie des tirs sol-air. Bordel il ne sait même pas comment fonctionne un laser !
Vous continuez votre avancée. Tu n'as pas besoin de radar de contact pour te rendre compte que vous êtes lockés par deux missiles. Alors que X continue à essayer d'arroser les Gyro, les forçant à faire boucles et tonneaux, Reynolds prends les choses en main.
Les missiles sont derrière nous, et le medic n'a pas de siège gyroscopique pour se retourner. Il tend ses abdos et se penche en arrière, ne tenant plus sur la moto que par la pression de ses cuisse.
Dans sa main droite il a son blaster, Il tire une première fois, la tête à l'envers, et détruit un missile en vol tout en dégainant son gros calibre de la main gauche. La seconde suivante il tire des deux mains à la fois, toujours penchée en arrière, avec le ciel et la terre inversée dans son champs de vision, et tu ne sais pas avec quelle arme il fait mouche, mais le deuxième missile explose en vol.
Il se rétablit sobrement.
Ok, Il ne sais pas QUE soigner les gens.
X tire à feu nourrit, bougeant dans tout les sens, couvrant tout l'espace aérien. T'as vu des boîtes de nuit sur byzantium secondus qui faisait moins d'effets de lumière le soir de leur inauguration. Puis plus rien, le laser se tait, et X peste contre la machine.
Un laser de vaisseau enrayé ? Impossible.
Profitant de l'accalmie de tir de barrage, l'un des deux gyro tente une plongée, toutes mitrailleuses dehors, l'asphalte saute en cadence à mesure que les calibre 12.7 ruinent le freeway.
Ta main gauche se porte naturellement à ton holster, tu garde la poignée des gaz à fond. Tu reste concentré sur la route.
Tu préfère les balles à l'énergie, mais un blaster, ça n'a pas de recul; et à 300 à l'heure, ce n'est pas un détail anodin. Tu dégaine, tenant l'arme à l'envers, le pouce dans la gâchette.
Tu te sert du rétroviseur pour viser, et tu tire.
Le projectile d'énergie brute couvre la cinquantaine de mètre qui vous sépare du gyro presque instantanément, traverse le pare-brise blindé comme si c'était du papier, et carbonise la tête du pilote, qui éclate comme un fruit mûr. Headshot
Le gyro se déporte faute de pilote, qui doit être tombé sur les commande, forçant l'autre à changer brusquement de trajectoire, sa mitrailleuse lapide les hautes-terres au large du freeway.
Happé par la beauté de ce qui vient de se passer, tu ne fais pas attention à une imperfection de la route, et tu manque de vous envoyer au tas.
Tu ne savais pas que c'était à ce moment précis que Reynolds avait décidé de se retourner pour voir ce qui n'allait pas avec le laser.
Tu parviens à rétablir l'assiette presque instantanément, mais c'est trop tard, Reynolds n'avait plus d'appui à ce moment là, et il n'est déjà plus sur la moto. Tu vois tout comme au ralenti dans le rétro-viseur.
Reynolds est éjecté sur le coté, X parviens, dans un réflexe improbable et certainement inconscient, à lui attraper le bras, mais il doit le lâcher aussitôt, ou l'un des deux va se faire arracher un membre par le choc.
L'instant d'après, le medic heurte le bitume, à 300 kilomètres heures. Il est bien tombé, mais c'est la glissade qui va le tuer. à cette vitesse, la route tient plus de la décapeuse que du sol.
Il ne doit pas se passer plus d'une demi-seconde, mais pendant ce temps, tes yeux sont plongés dans ceux de X, et la suite des évènements se produit sans une seule parole.
Tu stoppe la poussée, tourne le guidon sur la gauche, X oriente tout son poids, celui du siège et du canon vers la droite. La moto est maintenant perpendiculaire à sa trajectoire, penchée à 45° vers l'intérieur. Tu renvoie les gaz, le cul de la bécane continue son mouvement initial pendant que l'avant se réaligne avec la route, vers Reynolds qui a déjà couvert 25 mètres en glissade. Toute la puissance est envoyée, c'est le demi tour le plus dingue que cette freeway n'ait jamais vu, tu vois le gyro qui vous passe au dessus, il n'a rien vu venir. L'instant d'après, tu monte à 250 pour couvrir le maximum de distance, tu crains un instant que le moteur ne lache. X pendant ce temps là s'est désanglé. Un rapide calcul, et tu pile de l'avant, debout sur les cale pieds.
L'arrière de la moto fonctionne alors comme une catapulte, projetant l'ukar vers l'avant, vers Reynolds. Un saut de l'ange. Jambe tendues, il sort deux injecteurs d'élixir fixés sur son torse.
Après, c'est un pur instant de grâce.
Alors que tu parviens à faire pivoter l'arrière de la moto, pour te retourner sur l'axe de l'antigrav de propulsion avant, X infléchit sa trajectoire, les deux injecteurs vers Reynolds, il est presque à la verticale.
Il plante les aiguilles dans le torse, laissant les seringues automatiques faire leurs injections, il se courbe souplement, comme pour un saut de main, laissant Reynolds passer sous lui et atterrissant sur ses pieds. Il doit être à pas loin de 250 à l'heure.
Sans les Locust, il se serait broyé les jambes. Mais les réacteurs de ses bottes corrigent la poussée, envoient toute la sauce et amoindrissent le choc, faisant littéralement glisser l'ukar sur une planche de flamme. Il parvient à garder son équilibre, et il est en train de rider l'asphalte, comme avec des roller antigrav, laissant dans son sillage une ligne de goudron fondu.
Toi l'arrière de la moto commence à redescendre, tu a effectué un demi tour arrêté, et à peine l'antigrav arrière a-t-il encaissé le choc que tu saisi ton blaster, qui s'était, grâce à un système magnétique - conception et développement © Derek Rayne armement - s'était maintenu contre son holster. Tu vise, tu tire.
Tu atteints l'axe du rotor principal du gyro, qui part en flamme, faisant sauter les autres, le tout enflammant le réservoir, provoquant l'explosion de l'ensemble.
Derrière toi Reynolds arrête sa glissage à quelques mètres à peine de la moto, et X plus loin se relève, il n'était pas parvenu à conserver son équilibre jusqu'au bout -visiblement ses locust ont rendu l'âme en court de route, c'était pas vraiment prévu pour ce genre de cascade- mais ne souffre que de contusions légères, son bouclier a encaissé le cinétique, sa céramétal les frottement.
Tu descend de la bécane, et tu cours vers Malcolm. On peut suivre sa trajectoire grâce à la traîné de sang et de débris divers, de plastique issus de son armure, neuve du matin, qui s'est incrusté dans l'asphalte. Lui n'est plus que plaies, écorchure jusqu'au muscle, membres désarticulés et sang.
Tu crains le pire, lorsque tu vois certaines plaies commencer à se refermer, certaines hémorragies se réduire... L'élixir fait effet. Ce putain d'élixir fait effet.
Bordel de dieu, ce con est en vie, et il trouve le moyen de sourire, les dents pleine de sang et à articuler péniblement "Joli, on a assuré" avant de partir dans un erzast de rire ponctué de sifflement et de crachats de sang.
Tu regarde autour de vous : plus rien dans le ciel, plus rien sur terre.
Ouais, vous avez assuré.
Vous bandez les plaies du médic, lui réinjectez de l'élixir, lui reboitez son épaule. Vous le sanglez à son siège.
Tu jette un oeil au laser. Pendant les mouvements, X avait du débrancher le couplage d'énergie avec son pied. Erreur classique de débutant. Tu rebranche le cordon, et vous êtes prêts à repartir.
Vous êtes presque persuadé que le pancréateur est avec vous au vu de ces dernières heures...
Lorsque vous arrivez en vue de la ville, vous vous demandez si son aide va suffire...
"Bordel de nom de dieu de merde”
"Tu m'ôte les mots de la bouche Derek" réplique X.
Malcom, qui s'était assoupi, assommé par ses blessure, l'élixir et les anesthésiant, relève la tête et ouvre les yeux.
"Réveillez-moi quand on sera morts, les gars...
-Ben écoute, je crois pas que ça vaille le coup que tu te rendorme alors." Et résigné, tu remet les gaz vers la ville; où toutes les forces armées semblent vous attendre de pied ferme, au vu des canons auto, des véhicules terrestres et aériens qui sillonnent votre champ de vision..
Ça va chier.
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